UFCAL +++

Jennifer Dubreuil Houthemann 2025-2026

UFCAL +++

La version élargie d’Une foutre chose après l’autre n’est pas une simple extension : elle est une fractale de l’œuvre initiale, une démultiplication des visions et des corps, une exacerbation du chaos et du plaisir, un engagement encore plus viscéral dans l’excès et la déconstruction du sens.

Le diptyque trouve sa clé de voûte dans Le Jardin des Délices de Jérôme Bosch. Si ANTES correspond au panneau extérieur du triptyque, monde en sommeil et en gestation, Une foutre chose après l’autre en est la face intérieure – ce territoire de luxure, d’exaltation et d’errance où tout semble possible avant que la chute ne s’opère. Dans cette version élargie, la pièce aspire à embrasser encore davantage cette logique de saturation et de prolifération, où l’image, le mouvement et le son explosent en un vertige incontrôlable.

Cette démarche s’inscrit dans la continuité du travail amorcé avec Les Bélières, version élargie du premier volet ANTES. En créant Les Bélières, une œuvre inclusive et immersive qui a su élargir les enjeux d’ANTES vers une dimension collective et féminine, nous avons affirmé la pertinence et la richesse de ces expansions. Forts de cette expérience, il nous semble légitime et essentiel de poursuivre cette logique en travaillant sur une nouvelle version élargie d’Une foutre chose après l’autre, afin d’ouvrir davantage encore cette exploration des corps au delà de la forme initiale de duo.

Dilatation du chaos, exaltation du mouvement

L’extension d’Une foutre chose après l’autre repose sur l’amplification des mécanismes déjà à l’œuvre : multiplication des corps et des situations, expansion du vocabulaire chorégraphique vers des états de transe collective, jeu accru entre maîtrise et débordement. Plus qu’un agrandissement spatial ou temporel, cette version élargie cherche à intensifier l’expérience sensorielle du spectateur, en le plongeant dans un flux ininterrompu d’images, de sons et de pulsations.

Là où le duo initial dessinait une relation d’opposition et de tension entre deux interprètes, la nouvelle mouture fait place à une communauté mouvante, un corps collectif qui se fractionne, se heurte et se reforme sans cesse. Chaque danseur devient à la fois bourreau et victime, jouisseur et pénitent, pris dans l’engrenage d’un rituel absurde où la frontière entre plaisir et culpabilité s’efface.